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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 20:40

    Bonjour à tous, soyez attentifs, ce que j’écris là me semble éminemment important.

    L'article que je vous propose aujourd'hui manifeste en fait de la complexité que suscitent les études supérieures et, plus précisément, puisque c'est bien de nous[1] dont il s'agit, du tourment dans lequel tout étudiant en droit qui se respecte ne doit pas tomber. Car, oui ! il y a tout de même des choses à éviter, et surtout, une chose. En fait, étudier le droit est quelque chose de fascinant, parfois étonnant, souvent très intéressant, des fois rébarbatif. Mais le plus souvent, les vrais cours, ceux qui sont fondamentaux pour la poursuite des études, se révèlent capiteux voire concupiscents... Et c'est bien ici qu'un vice peut s'instiller doucement dans votre quotidien, vous diminuant sans que vous ne vous en rendiez compte. Bosser, travailler est une chose essentielle pour réussir ses études, oui, c'est évident. Mais cette matière fabuleuse qu'est le droit a tendance à rendre stérile -le cerveau de- certains étudiants. Des étudiants qui ne pensent plus que par le droit ; qui ne lisent que des bouquins de droit ; qui ne suivent l'actualité que proprement juridique...
Non, le supérieur ne doit pas être un carcan. Il doit être, bien au contraire, objet d'une émancipation intellectuelle autonome et hétéronome qui doit n'avoir de cesse que de repousser les limites du juridique. Dès lors, les révisions, le travail, les dissertations, les commentaires, l'actualité juridique etc., ne doivent pas être l'unique source de travail. Lire des livres d'auteurs, de philo, de socio ; écouter de la musique (pourquoi pas le classique en travaillant !?, essayez, c'est délicieux !!) ; suivre l'actualité internationale for juridique ; allez dans des musées ; regarder des films (des vrais, pas Aeronman ou Dikkenek) ; etc. doit donc être un reflexe à développer.

    Pourquoi aujourd'hui un certain (gros) pourcentage d'admissibles, voire d'admis à l'ENM sont-ils tout droit issus de l'école de Science Politique plutôt que de la faculté de droit ? Eh bien précisément pour ce que je suis en train de vous exprimer. Les étudiants de Sciences Po touchent à d'autres matières que le droit (ils sont peut-être de piètre juriste mais d'excellents lettrés et curieux étudiants) et ont souvent une meilleure culture générale que les juristes.

    Vous voyez donc ce qui vous reste à faire pour réussir vos concours, vos examens, votre vie en somme. Penser que ce que nous faisons à la faculté n'est pas ce qui ceint l'érudition et le monde…

 

 

    Cet article m'a été inspiré de mon prof de droit pénal (et avocat par ailleurs) qui m'avait expliqué, lorsque j'ai eu l'occasion de l'interviewer, que les juristes ont parfois l'esprit trop borné. Il faut flatter ses sens, chatouiller son esprit et non lambiner dans une culture juridique trop restreinte pour s'en affranchir.

 

[1] : les étudiants en droit en général.

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commentaires

J
<br /> Comme l'a justement dit l'un de mes profs (qui l'a peut être emprunté à un auteur connu je ne sais plus) : "Un juriste qui ne serait que juriste serait un mauvais juriste"<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> C'est tout à fait ça =).<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> Ah mais non, je n'ai aucune aigreur à l'égard des étudiants ou diplômés de sc-po. Ce qui me rend un peu amer c'est que j'ai l'impression qu'on adapte de plus en plus certains concours "juridiques"<br /> pour une certaine catégorie de personnes. Manque de pot, la catégorie en question est celle de sc-po ^^.<br /> Je fustige surtout ceux qui font en sorte de les favoriser et non les favorisés.<br /> <br /> Après oui, s'ils réussissent mieux les concours en question c'est bien dans la logique des choses et la raison même de l'adaptation des dits concours :en augmentant les épreuves de culture gé et en<br /> diminuant les coeff des matières juridiques, forcément la balance penche en leur faveur.<br /> Certes la différence de coeff' n'est pas non plus abyssale mais force est de constater, en tout cas pour reprendre l'ENM, que la situation était inverse auparavant et qu'on avait donc plus de<br /> lauréats issus des facultés de droit que de sc-po ce qui, à mon sens, était normal.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Intéressant débat effectivement !<br /> <br /> Quand tu parles des "concours/professions auxquelles nous nous destinons", je répondrais juste qu'il ne faut pas se destiner à une profession ou à un concours qui demande des connaissances que tu<br /> n'as pas ou que tu ne veux pas acquérir... et puis voilà. Il existe moult professions juridiques qui ne demandent que des connaissances juridiques et pas d'être un grand connaisseur de littérature<br /> ou un féru de philosophie...<br /> <br /> En tout cas, je perçois une sorte de mécontentement devant les étudiants de Sciences po. ^^ Pourtant, beaucoup sont de bons juristes (et n'ont pas que le label Pipo sur le front) et méritent<br /> largement de réussir certains concours...<br /> <br /> <br />
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Z
<br /> Bonjour !<br /> <br /> "Il y a presque plus d'épreuves de culture générale, que d'épreuves purement juridiques..."<br /> <br /> C'est malheureusement un constat que l'on retrouve dans la plupart des concours requérant un bon (excellent?) niveau juridique.<br /> <br /> Bien entendu je ne néglige pas l'importance de la culture au sens large du terme mais dans la pratique ,et pour reprendre l'exemple des magistrats, les justiciables demandent à ce que le droit soit<br /> correctement dit et appliqué et non de connaître notre opinion sur qui de l'oeuf ou la poule était là le premier ( exemple vulgarisé d'un sujet de dissert'coeff 8, cela va sans dire )...<br /> <br /> Bon oui, il fallait bien caser les diplômés de Sc-Po qui n'arrivaient pas à dénicher une place au sein de l'appareil politique alors même qu'ils sortaient de cette formation "prestigieuse". Vous<br /> vous rendez compte ? Quelle ignominie ! La solution ? L'établissement (ou relèvement) d'épreuves de culture-gé à fort coefficient et l'affaissement des coeff dans les matières juridiques..."C'est<br /> la loi du marché mon p'tit gars" comme dirait l'autre, mais après il ne faut pas s'insurger de retrouver des expressions du genre "présomption de culpabilité" dont certains juristes -notamment<br /> pénalistes- ont frôlé l'apoplexie en lisant ou entendant cela.<br /> Je me souviens également de la "bigamie de fait", à croire qu'il existerait une bigamie de droit...bref.<br /> Ne relevez là aucune considération partisane, certes c'est le gouvernement en place qui a prononcé ces absurdités d'un point de vue juridique mais elles auraient très bien pu être pondues par<br /> l'opposition puisque d'un côté comme de l'autre, ils proviennent du même moule, de la même formation ou presque (sc-po, ENA etc ).<br /> <br /> Tout ceci pour illustrer les carences juridiques de plus en plus flagrantes dans un Etat censé être de Droit et ce constat risque de s'aggraver puisque les efforts doivent, dorénavant, être<br /> davantage portés sur la culture que sur le droit alors que ce dernier devrait prédominer dans les concours/professions auxquels nous nous destinons.<br /> C'est la victoire de Picasso sur Portalis xD.<br /> <br /> Ma vision des choses peut vous paraître étroite mais je raisonne d'un point de vue professionnelle. On assisterait à une même levée de boucliers si on devait recaler un médecin parce qu'il ne<br /> connaissait pas toute l'oeuvre de Rimbaud.<br /> La culture doit, selon moi, rester personnelle.<br /> <br /> En tout cas c'est agréable de pouvoir discuter et débattre sur le sujet ^^.<br /> <br /> A bientôt !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> C'est sûr... mais l'ENA s'intègre sur concours, donc si une majorité de gens qui viennent de Sciences po réussissent ce concours, c'est qu'ils en ont les capacités, à la fois en droit, et dans<br /> toutes les épreuves proposées. Cela signifie bien que pour les épreuves de droit, les gens de la rue St-Guillaume se défendent très bien aussi. Il ne faut pas oublier qu'il y en a de plus en plus<br /> qui font un double cursus Sciences po/fac de droit, ce qui leur donne la technicité qu'on peut acquérir en fac de droit, et les connaissances je dirais "parallèles" des cursus de Pipo. Même chose<br /> pour l'ENM, il y a de plus en plus de lauréats qui viennent de Sciences po grâce à leur Ecole de droit mais je crois que c'est de l'ordre de 50% qui viennent de la fac de droit "pur" et 50% de<br /> Sciences po, donc on peut dire que le recrutement des magistrats puisent quand même dans un vivier important de "vrais" juristes... Et il ne faut pas oublier que ce schéma est assez récurrent :<br /> <br /> - d'abord un cursus normal en fac de droit jusqu'à la licence.<br /> - puis on passe le concours de Pipo pour intégrer un master.<br /> <br /> Cela fausse donc les statistiques. En effet, dans les gens de Pipo qui réussissent l'ENM, combien sont déjà passés par la fac de droit avant et ont juste fait un master de droit à Sciences po pour<br /> bénéficier de tous ses avantages (réseau de connaissances, stages intéressants etc.) ? Ajouté à cela ceux qui font un double cursus fac/Pipo, à mon avis ça donne au moins 80% de lauréats de l'ENM<br /> qui sont des juristes de l'université (mais qui ont simplement, pour certains, complété leur formation par Pipo).<br /> <br /> Je pense vraiment que la fac de droit offre une excellente formation, et que Sciences po ne formera jamais des juristes comme l'université le fait. L'étudiant qui veut l'ENM a à mon avis tout<br /> intérêt à passer coûte que coûte par la fac de droit, à y travailler d'arrache pied, et pour le reste, soit il réfléchit à se donner des connaissances autres par Science po, soit il le fait tout<br /> seul le plus possible (soit les deux !) mais la base reste quand même à la fac... enfin, c'est mon avis.<br /> <br /> C'est différent pour l'ENA/Quai d'Orsay. Il n'y a qu'à voir ça : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/CAEO_Epreuves12.pdf<br /> Il y a presque plus d'épreuves de culture générale, que d'épreuves purement juridiques... et il faut surtout être très bon dans deux langues vivantes. Et à ce sujet, Dieu sait que l'université est<br /> très nulle en matière d'enseignement des langues...<br /> <br /> Bon, je divague... Mais ces sujets me tiennent à coeur, c'est pour ça. C'est très intéressant d'en discuter et de "choper" le plus d'informations possibles je trouve... :-)<br /> <br /> <br />
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