Bonjour à tous, soyez attentifs, ce que j’écris là me semble éminemment important.
L'article que je vous propose aujourd'hui manifeste en fait de la complexité que suscitent les études supérieures et, plus précisément, puisque c'est bien de nous[1] dont il s'agit, du tourment dans lequel tout étudiant en droit qui se respecte ne doit pas tomber. Car, oui ! il y a tout de même des choses à éviter, et surtout, une chose. En fait, étudier le droit est quelque chose de fascinant, parfois étonnant, souvent très intéressant, des fois rébarbatif. Mais le plus souvent, les vrais cours, ceux qui sont fondamentaux pour la poursuite des études, se révèlent capiteux voire concupiscents... Et c'est bien ici qu'un vice peut s'instiller doucement dans votre quotidien, vous diminuant sans que vous ne vous en rendiez compte. Bosser, travailler est une chose essentielle pour réussir ses études, oui, c'est évident. Mais cette matière fabuleuse qu'est le droit a tendance à rendre stérile -le cerveau de- certains étudiants. Des étudiants qui ne pensent plus que par le droit ; qui ne lisent que des bouquins de droit ; qui ne suivent l'actualité que proprement juridique...
Non, le supérieur ne doit pas être un carcan. Il doit être, bien au contraire, objet d'une émancipation intellectuelle autonome et hétéronome qui doit n'avoir de cesse que de repousser les limites du juridique. Dès lors, les révisions, le travail, les dissertations, les commentaires, l'actualité juridique etc., ne doivent pas être l'unique source de travail. Lire des livres d'auteurs, de philo, de socio ; écouter de la musique (pourquoi pas le classique en travaillant !?, essayez, c'est délicieux !!) ; suivre l'actualité internationale for juridique ; allez dans des musées ; regarder des films (des vrais, pas Aeronman ou Dikkenek) ; etc. doit donc être un reflexe à développer.
Pourquoi aujourd'hui un certain (gros) pourcentage d'admissibles, voire d'admis à l'ENM sont-ils tout droit issus de l'école de Science Politique plutôt que de la faculté de droit ? Eh bien précisément pour ce que je suis en train de vous exprimer. Les étudiants de Sciences Po touchent à d'autres matières que le droit (ils sont peut-être de piètre juriste mais d'excellents lettrés et curieux étudiants) et ont souvent une meilleure culture générale que les juristes.
Vous voyez donc ce qui vous reste à faire pour réussir vos concours, vos examens, votre vie en somme. Penser que ce que nous faisons à la faculté n'est pas ce qui ceint l'érudition et le monde…
Cet article m'a été inspiré de mon prof de droit pénal (et avocat par ailleurs) qui m'avait expliqué, lorsque j'ai eu l'occasion de l'interviewer, que les juristes ont parfois l'esprit trop borné. Il faut flatter ses sens, chatouiller son esprit et non lambiner dans une culture juridique trop restreinte pour s'en affranchir.
[1] : les étudiants en droit en général.