Dans ma faculté, on appelle ça, "passer en minima". Mais la dénomination importe peu puisque le résultat est le même. Avant de vous donner mon avis sur la question, je vais rapidement expliquer aux étudiants qui ne sont pas encore en faculté ou ceux qui ne sont pas au courant de ce dont il s'agit, le principe. Passer en minima ou bien encore être en enjambement (l'image est plus édifiante sans doute), c'est véritablement et précisément, et vous me passerez l'expression, "avoir le cul entre deux chaises". En d'autres termes et pour illustrer clairement cela, vous êtes en 1ère année de licence, vous échouez à votre année, mais vous désirez tout de même passer dans l'année supérieure, tout en essayant, l'année suivante, de valider l'année supérieure et l'année inférieure. Etre en L1+L2. Bien sûr, la plupart des gens qui passent en enjambement n'ont pas des milliers de matières à rattraper, entre une et 3 ou 4. Mais parfois ils ont les TD, parfois des cours avec lesquels ils n'ont pas accroché... Voilà pour une définition du principe.
Maintenant, que penser de ce système ? J'ai un avis très tranché sur la question, et vraisemblablement, je ne considère pas tout à fait cela comme une chance. C'est un système un peu surfait : avec la semestrialisation et les rattrapages, on a déjà bien toutes nos chances de pouvoir réussir nos années, les unes après les autres, sans redoubler. Si un étudiant n'y est pas parvenu avec ceux-ci, c'est que les "bases" ou les "fondamentaux" de l'année que vous passez quand même ne sont pas acquis et qu'il est plus opportun de redoubler que de passer coûte de coûte. Pourquoi avoir mis en place un tel système... Je me pose la question. Peut-être pour booster les chiffres... Mais ce n'est même pas intéressant car cela mène souvent à un échec cuisant. En général, les étudiants qui passent en minima ne s'en sortent pas : d'abord parce que les emplois du temps ne se superposent que rarement, ensuite parce que suivant les matières à rattraper, cela fait un surplus de travail substantiel et difficile à gérer, enfin parce que le plus souvent, ce sont les matières les moins appréciées qui sont à repasser.
Ces constatations faites il est désormais intéressant d'expliquer pourquoi, d'un point de vue psychologique, c'est également difficile à gérer (en prenant l'exemple d'un étudiant entre la L1 et L2). L'étudiant en enjambement n'est ni tout à fait en L1, ni tout à fait en L2. Donc il lui est difficile de choisir ses priorités, difficile de tout mettre dans la L2 par peur de ne pas valider les L1 ; mais impossible de tout mettre dans la L1 car la L2 est sa priorité imminente et sa réalité immédiate (eh oui, il suit les cours de L2, pas de L1). Donc, selon moi, rencontrer des difficultés dans une telle situation est tout bonnement logique. Par ailleurs, si l'élève passe en enjambement, ça signifie que les bases de la L1 ne sont pas exhaustivement acquises -malheureusement- et donc que les matières de L2 peuvent lui apparaitre, à certains égards, assez troubles.
On ne retire donc, ainsi que je le suggère, aucun avantage (sinon des inconvénients) -en réalité- à passer avec ce système. Et cet article rejoint d'ailleurs mon article sur le redoublement, qui est sans doute le moyen le plus efficace de rebondir et se refaire une santé.
Passer en minima ou choisir le redoublement ? Si cette alternative se présente un jour, vous aurez mon avis, mais plus important encore, vous aurez de quoi vous enquérir de la justesse de ces deux systèmes. Soyez ambitieux et réfléchis ; ne soyez pas arrivistes...
A bons entendeurs.